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 Au clair de lune (pv Thalion)

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MessageSujet: Au clair de lune (pv Thalion)   Au clair de lune (pv Thalion) EmptySam 4 Fév - 17:40





Le crépuscule se dessinait à l’horizon, baignant de rouge les Montagnes Grises qu’Eärwen apercevait au loin. Trois jours qu’elle avait débuté son périple et elle n’avait que très peu dormit, elle mangeait peu aussi, ignorant la durée de son voyage, elle économisait ses réserves. Et bien qu’une seule bouchée de lembas suffise à calmer son estomac, lorsqu’elle n’en avalait qu’une seule par jour, ce dernier finissait par crier famine. Ses forces diminuaient elles aussi, quant à sa volonté, rien n’aurait su l’émousser. C’était d’ailleurs ce qui lui permettait d’avancer, malgré le froid, malgré la fatigue et la faim, à travers les pâturages, seule. La volonté possède un pouvoir insoupçonnable.
La princesse Elfe était parti depuis Lothlorien sans rien dire à personne, en pleine nuit, guidée par une pierre lumineuse qui lui était parvenu lors d’une promenade dans la forêt, comme par magie. Eärwen avait tu l’existence de ce présent qui lui avait été fait par la nature, ne souhaitant alarmer personne avant d’avoir comprit ce qui découlait de cette mystérieuse pierre. Translucide, elle était percée de filaments argentés qui semblaient s’entremêler, on aurait dit une hécatolite, laiteuse lumineuse comme du nacre. L’Elfe avait découvert que la pierre agissait comme une boussole, s’illuminant pour indiquer le chemin qu’elle souhaitant que l’on suive.
Eärwen n’avait pas assimilé ce fonctionnement tout de suite, ignorant plusieurs jours les illuminations de l’hécatolite, puis, une fois, alors qu’elle changeait la pierre de place, elle s’aperçus de la décroissance de sa lumière. Aussi la remit-elle en place et constata qu’elle avait recouvré sa lumière. La princesse renouvela l’expérience dans le jardin, et se laissa entrainer par les luminescences, elle parvenu jusqu’à la lisière de la forêt noire. Un chemin, la pierre lui indiquait un chemin à suivre, lui donnait une trajectoire. Quand elle le découvrit, Eärwen ne se posa aucune question, elle serra la pierre contre sa poitrine et regagna la citadelle de Lothlorien et atteignit sa chambre. Là, elle se précipita, et regroupa ses affaires, le stricte nécessaire pour pouvoir voyager sans s’encombrer. Elle descendit aux cuisines et s’empara d’une demi-douzaine de lembas qu’elle fourra aussitôt dans sac de provision. Elle remplit sa gourde, puis une deuxième au cas où. Elle avait ensuite attendu la nuit, puis elle était descendue jusqu’au écurie pour sceller Belirith, sa jument.
Puis, elle était partie à l’aventure comme elle l’avait rêvé de nombreuse fois. Le ventre grouillant d’excitation, le cœur palpitant, rien ne lui laissait présager que trois jours plus tard, elle ne rêverait plus que d’une bonne couverture et d’un bol fumant de potage.
Arrivée au croisement des fleuves Greylin et Langwell, Eärwen tira sur les rênes de sa jument pour l’arrêté puis mit le pied à terre. Caressant le pelage bai de Belirith, la princesse regarda devant elle. Les montagnes grises, la pierre indiquait cette direction. Eärwen soupira longuement, elle était fatiguée, ses jambes avaient du mal à la portée et son estomac réclamait encore un peu de lembas – à vrai dire il réclamait autre chose que ce fichu pain, n’importe quoi d’autre, mais Eärwen n’avait rien de ce qu’il désirait sous la main. À moins qu’elle ne s’aventure dans la forêt noire, elle n’était pas très loin, elle la voyait d’ici. Peut-être y trouverait-elle de quoi manger, des champignons, des aromates ? Ne serait que pour relever le goût du lembas. À cette époque de l’année, il n’y avait qu’un maigre espoir mais cela ne coutait rien d’essayer.
Elle décida finalement d’y aller, laisser Belirtih brouter sur les pâturages, munie de la dague qu’elle avait apportée, elle s’aventura entre les arbres. La nuit était encore plus sombre dans les bois, les feuillages ne laissant pas passé le clair de lune, mais il en fallait plus pour décourager la jeune affamée. Il faisait plus frais également, Eärwen serra sa cape contre elle et rabattis sa capuche tandis qu’elle gardait les yeux fixés sur le sol à la recherche de ce qu’elle pourrait avaler. Elle ne trouvait rien, pas même une herbe aromatique. Ne désespérant pas, elle s’engagea plus loin.
Soudain, un frisson lui parcourut la colonne vertébrale. Un pressentiment. Mit à part à le vent qui faisait crisser les feuilles, il n’y avait aucun bruit. Le silence. Pourtant, Eärwen se sentait observée, et très vite, elle regretta de ne pas être resté sur la rive. Manger encore une bouchée de lembas ne l’aurait pas tué ! Il avait fallu qu’elle n’en fasse qu’à sa tête et maintenant, elle était dans le pétrin. Qui sait ce qui pouvait se cacher dans la pénombre. Un animal, un bandit ? Peut-être pire.
L’elfe déglutit et serra son poing autour du poignard qu’elle avait prit pour récolter les champignons. Elle n’avait aucune idée de comment s’en servir, mais cela ne pouvait pas être si compliqué. Ne pas réfléchir. La pointe devait entrée dans l’autre. Oui…mais et après ? Après…après il lui suffirait de courir, peut-être serait-elle plus rapide que l’intrus. Oui. Elle allait faire comme ça. Elle…
Son sang se glaça. C’était tout proche, il y avait une présence. Une présence juste derrière elle. Sans réfléchir elle pivota et brandit son arme, mais avant qu’elle n’ait pu blesser qui que ce soit, une main d’homme lui emprisonna le poignet, bloquant son mouvement.
Ses yeux s’écarquillèrent finalement, lorsqu’elle reconnu la carrure robuste, le visage angélique aux yeux perçant de Thalion. Le soulagement ne vint pas tout de suite, la surprise avait prit sa place. « Je…Thalion ? Qu’est-ce que… »
Et voilà qu’elle ne savait plus parler.

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MessageSujet: Re: Au clair de lune (pv Thalion)   Au clair de lune (pv Thalion) EmptySam 4 Fév - 19:05

Gaelegrin avançait au trot, ses sabots gris semblant à peine toucher le sol. Le digne descendant d'Asfaloth était une des plus belles montures de la Terre du Milieu, il n'y avait aucun doute là-dessus. Sur son dos, le cavalier ne sentait presque pas les secousses, tellement le trot était fluide, rendant la route agréable. Ce n'était pas pour autant que Thalion, fils de Legolas, était apaisé. Il était revenu en Forêt Noire il y a deux jours, après une longue patrouille aux alentours du Mordor, et lorsqu'il avait quémandé Eärwen, on lui annonça qu'elle était introuvable. Aux écuries, Belirith, sa monture, manquait également à l'appel, ce qui inquiéta fortement Thalion : si elle n'était partie que se promener, pour quelle raison avait-elle besoin de sa jument à la robe baie ? Sa bien-aimée était partie pour voyager quelques temps, et surtout, sans en avertir quiconque. Même Thalion n'avait pas eu le droit à une lettre, à un indice. Connaissant Eärwen, l'héritier de Thranduil n'eu aucun doute : quelque chose l'avait perturbée, la poussant à agir rapidement et sans consulter quiconque. Car dans son entourage proche, personne ne savait ce qui avait décidé Eärwen à partir, et surtout, dans quelle direction.

Après s’être rendu aux écuries, Thalion avait facilement repéré la trace des sabots de Belirith, et bien vite il remarqua qu'elles s'éloignaient de la Forêt Noire. Où l'Elfe qu'il aimait tant avait-elle bien pu aller ? Que cherchait-elle ? A chaque fois qu'il trouvait une piste, Thalion poussait Gaelegrin, dont la robe blanche contrastait avec l'obscurité régnante, au galop, jusqu'à que les marques des sabots de Belirith redeviennent difficiles à suivre. Là, l'Elfe posait pied au sol, inspectant les environs, jusqu'à retrouver une piste fiable.

Voici comment il était arrivé face à un imposant bosquet. En des temps reculés, il avait dû être rattaché au royaume de Thranduil, à en juger par les arbres antiques qui peuplaient la zone. En lisière de forêt ils aperçurent Belirith, qui broutait tranquillement. Lorsqu'elle les aperçu, l'animal leva la tête, intriguée. Mais lorsqu'elle reconnu Gaelegrin, la jument baie vint dans leur direction, l'air contente. Toutes les affaires d'Eärwen se trouvaient encore là, ce qui rassura Thalion : sa bien-aimée s'était sûrement aventurée dans la forêt en quête de nourriture, car à en juger son paquetage, elle n'avait que des Lembas.

« Attend-ici, Gaelegrin. » Sautant agilement du dos de sa monture, Thalion atterri en souplesse sur le sol recouvert de lichen et d'herbe bien verte. Au moins, son cheval allait pouvoir se remplir l'estomac pendant que l'Elfe allait à la recherche d'Eärwen. Celle-ci serait sans aucun doute ravie de le voir. Avançant sous la coupe végétale formée par l'épais feuillage, Thalion sentit le froid s'emparer de lui. Ici, le soleil ne pénétrait que rarement pendant la journée, et la froide pâleur de la lune ne visitait pas souvent ce sol pauvre et sec. Eärwen ne trouvait pas grande chose à manger ici. Repérant ses empreintes délicates, chose que seul un Elfe exercé était capable de faire, Thalion s'engagea plus profondément dans la forêt. Très rapidement, il aperçu Eärwen : celle-ci cherchait de quoi se nourrir, mais pour l'instant ses efforts semblaient vains. L'Elfe vit l'éclat d'une lame briller dans la main de sa douce moitié, ce qui le fit sourire : elle ne savait pas s'en servir, mais au moins, elle n'était pas venue désarmée. Car si proche des Monts Brumeux, on pouvait tomber nez-à-nez avec beaucoup de choses, et pas forcément des plus amicales. Capuche relevée sur la tête, Thalion pouvait néanmoins deviner ses longs cheveux à la couleur d'or.

Pour sa part, le fils de Legolas portait les mêmes habits avec lesquels il était arrivé quelques jours plus tôt en Forêt Noire : une fine armure de facture elfique, qui ne génait pas le moins du monde ses mouvements. Il s'agissait en fait d'une superposition de couches très fines de cuir, et d'autres tissus propres aux Elfes, qui rendait l'armure résistance et légèrement à la fois. Ne faisant pas le poids face à une épée ou à une flèche, cette armure était faite pour les patrouilles, où il n'y avait, normalement pas, de combats. Une broche en forme de feuille permettait à une cape sombre de tenir, mais Thalion avait préféré ne pas enfiler le capuche.

Tout à coup, Eärwen se crispa, comme si elle avait sentit quelque chose. Stoppant net sa progression, Thalion resta à l'abri, le corps collé contre l'écorce rugueuse d'un grand arbre. Il ne lui avait pourtant pas semblé faire de bruit. Tandis que sa moitié serrait son poignard, Thalion se rapprocha, pas à pas, mètre après mètre. Il était si proche, Il aurait pu tendre le bras pour toucher le dos d'Eärwen. Soudain, celle-ci se retourna, sa lame volant à toute vitesse en direction du visage de Thalion. Vif, ce dernier réagit au bon moment, et un légér "clac" retentit quand le poignet de la belle Elfe fut arrêté net par la poigne de Thalion. Ce dernier ne serra pas, il s'était contenté d'opposer une force au coup d'Eärwen : sans quoi il aurait à présent le visage ouvert en deux. Ses yeux s'arrondirent et semblèrent grandir quand elle aperçu le visage de son "agresseur", et Thalion vit la surprise passer dans ses yeux, si beaux, si fascinants.

« Je ...Thalion ? Qu’est-ce que ... » Ne pouvant pas s’empêcher de rire, un rire léger et contagieux, Thalion relâcha la main d'Eärwen. Il était si soulagé de l'avoir retrouvée, en pleine forme et sans danger ! Après tout, il s'était énormément inquiété pour elle. Sans qu'elle n'ait le temps de réagir, Thalion la prit dans ses bras, la serrant gentiment. Sentir ce corps contre lui était, à ses yeux, meilleur que de se reposer une journée entière. « Cela faisait trop longtemps. Je ne pouvais pas attendre ton retour. » Après tout, il était partit depuis un mois, patrouiller vers le Mordor. Après avoir chuchoté ces paroles aux oreilles de sa belle, il prit le temps d'admirer son visage, si beau, si fin. Si noble.
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